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Malika Makouf Rasmussen (Norvège/Algerie/France) est une compositrice, musicienne et productrice de disques de renommée internationale et titulaire d’un Master of Philosophie. Sa musique a été décrite comme de la musique contemporaine avec une sensibilité mature –la dernière impulsion à sortir de la scène crossover émergent en Europe.

Son histoire commence à Alger, la capitale de l’Algérie, connue pour la luminosité de ses bâtiments et surnommée El-Bahdja ou «Alger la blanche». Malika Makouf Rasmussen est née en 1965 de parents franco-algériens-norvégiens. La famille passe en suite un an à Budapest avant de s’installer en Norvège et de plonger dans un monde aux saisons contrastées, éloignées de l’Afrique du Nord mais aussi beau et singulier. Son père, lui s’installe à Paris.

Parmi les objets rapportés de Budapest la famille avait dans ses bagages un balalaika qui fascinait Malika. Elle a encore des souvenirs précis de longues séances pendant des années avec cet instrument qui l’a conduite à des cours de guitare à l’âge de neuf ans. A côté de ces leçons qui mettaient l’accent sur l’apprentissage de la guitare classique, elle a commencé à jouer de la basse électrique et de la batterie. Sa mère est un jour rentrée avec un tourne-disque et une pile de disques constituée de Deep Purple, Beatles, Pink Floyd, Simon et Garfunkel, Miriam Makeba, plus du jazz et classique. Et dans sa valise en provenance d’Algérie de la musiquealgérienne. La musique a été primordiale dans sa vie d’enfant.

A quinze ans Malika retrouve son père à Paris et fait connaissance de sa nouvelle famille. Elle n’a jamais été tout à fait claire dans la façon dont ils ont réussi à la faire rentrer à la Sorbonne, avec la limite d’âge inférieure de dix-huit ans, où elle reprend la langue française qu’elle n’avait pas parlée depuis des années.

Faisant partie de la culture mondiale, Paris n’était pas seulement une ouverture à ses propres racines, mais aussi une réunion de toutes sortes de cultures. Un coup de pouce qui a beaucoup influencé la carrière de Malika. Elle est retournée en Norvège pour compléter son bac en musique. Au cours de cette période elle faisait partie d’un groupe de jeunes intéressés par l’art – des années remplies de grandes ambitions et de projets à long terme. Puis Malika retourne à Paris et y reste pendant cinq ans. C’est le début de sa carrière artistique. A ce moment la scène musicale mondiale a explosé en France et  Paris a servi de siège pour une scène musicale riche et active, qui attirait des artistes du monde entier. Malika a été durant cette période membre du groupe Harem. Le groupe se produisait fréquemment et a voyagé en Suisse, en Allemagne, en Turquie au Maroc (à l ‘Olympia ils ont obtenu la garde-robe d’Edith Piaf avec toutes ses affaires intact à ce jour, un merveilleux souvenir). Les années en France furent autant un voyage de découverte que le sentiment d’être chez soi. Paris restera sa ville préférée.

Au début des années 90, elle s’est rendue à Oslo pour des raisons privées, mais avec un seul objectif: Établir une carrière sur un niveau international. Elle fut musicienne de session pour la télévision, elle travaillera également en studio d’enregistrement au théâtre et en tant que professeur de musique. En parallèle, elle commencera à établir ses propres projets: En 1999 elle réunit des artistes femmes au projet Women’s Voice International Music Network; un réseau où les artistes pouvaient travailler ensemble sur des projets artistiques malgré les frontières culturelles et géographiques. Les femmes pouvaient écrire, produire et publier leur propre musique motivées par le fait que très peu de femmes étaient représentées dans le monde de la musique.

Après deux années de recherche et un voyage à travers l’Europe et l’Afrique Malika a rassemblé des artistes venus de huit pays qui a fait ses débuts sur scène en 2001. Women’s Voice a été sélectionné pour le programme Global Hit de la BBC en 2003. Plus de soixante artistes de quatre continents ont travaillé au sein du réseau, y compris Maryam Mursal (Somalie), Chiwoniso (Zimbabwe/USA), Mari Boine (Norvège), Queendom (Norvège), Lourdes (Angola), Farida Tadjene (France) Bi Kidude (Zanzibar), Eva Nyambe (Tanzanie). Women’s Voice a fait des tournées dans de nombreux pays sur plusieurs continents a publié trois albums et a tenu de nombreux ateliers et conférences. Global Music Network est actuellement en train d’établir de nouveaux contacts pour un projet majeur en Algérie contenant des concerts, des ateliers, la production et la distribution de la musique.

Malika est aussi la fondatrice de la maison de production Global Oslo Music, qui a ouvert des bureaux à Paris, le label New Music et Global Sonics. Son entreprise emploie du personnel dans la direction artistique, la gestion, la production et utilise un réseau de distributeurs de musique dans le monde entier.

Lors du lancement de son tout premier album Exit Cairo (2006) Malika a reçu des critiques très élogieuses. L’intégration d’une variété d’instruments africains et occidentaux mélangés avec des sons électroniques constitue le seul fondement de sa musique. Puis, sur On Club (2008) une atmosphère de rythme où les tons, les instruments traditionnels et les voix sont peints sur une toile électronique, on retrouve cette même technique sur le troisième album Urbanized sorti en 2010. So Easy So High est son quatrième album, sorti en decembre 2012. Des instruments de musique traditionnels, et un tissage de différentes voix viennent danser sur une pulsation électronique et organique. Sur cet album Malika a invité des musiciens du monde entier auxquels elle voue une grande admiration. Elle leur a demandé d’improviser sur sa musique de manière continue afin d’obtenir la sensation d’un voyage ininterrompu. Les prises ont été arrangées de manière à obtenir un tissage sonore laissant émerger l’empreinte musicale de chacun et permette un voyage pour l’auditeur.

Outre son travail Malika a étudié la musique, des études culturelles et de la philosophie. Au fil de ses années en Norvège Malika a été invitée en tant que participante et animatrice de débats, entre autres par le ministère des Affaires étrangères, le Ministère de la Culture, des universitaires et des organisations non gouvernementales. Elle est décorée par l’état norvégien pour son travail artistique. Elle publie des articles en plus de ses activités musicales et travaille aujourd’hui sur la scène internationale en tant qu’artiste et producteur de musique. Malika vit aujourd’hui à Paris où elle a établi le salon littéraire, philosophique et artistique Parisersalongene.

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